Lettre soufie : T(â')

Sous titre
Version revisée
Catégorie
Ensemble de cordes
Ensemble instrumental
2005
Compositeur(s)
Instruments
Trompette
Cor
Trombone
Percussions
Piano
Clavier midi
Ensemble de cordes
Durée
12 min.
Effectif

pour trompette, cor, trombone, ensemble de cordes, percussions, piano et instrument midi

Date de création
Programme

Lettre Soufie : T

« Ta », commande de Art Zoyd, est écrit, dans cette nouvelleversion, pour cor, trompette, trombone, percussion, synthétiseur, piano etorchestre à cordes. Il porte sur la neuvième colonne du tableau, qui met enrelation Tâhir (nom de Dieu), 215 (chiffre du nom), Saint, Terrible, Désir(vertu de la lettre), Feu (élément), Musc (parfum de la lettre), Bélier,Jupiter, le jinn Badyûsh et l'ange gardien Ishmâ'il.

Concrètement, cette pièce est une réflexion sur le rythme - ausens large - qui oppose, dans des dispositions ambiguës, vitesse de mouvement(associée à la rapidité du changement) et vélocité de débit (liée à lapulsation). Son projet est de maintenir aussi longtemps que possible la tensionissue d'une déflagration initiale, de caractère inexorable, en la projetantdans un processus double et apparemment divergent, qui compense dans unedirection l'énergie dépensée dans l'autre. A mesure que la matière se contracte(et donc que chacun de ses éléments s'individualise et s'oriente), le temps sedilate, et ce en quatre étapes: d'abord, c'est le mouvement qui s'accélère (parun raccourcissement progressif - quoique non-uniforme - des stationsharmoniques, associé à une différenciation de plus en plus marquée descomposantes du magma sonore). Ensuite, parvenue à un point de non-retour, lapièce bascule dans son contraire: l'évolution harmonique semble presque geléedans un débit vertigineux et chorégraphique (une frénésie en surplace) dont lapulsation est manifeste mais la hiérarchie temporelle constamment remise enquestion (par déplacements d'accents). Ce « mobile » débouche en spirale sur unpalier de fausse stabilité - mesure permanente, rythmique lancinante et largesmélodies sur longues pédales -, mais dont l'espace se sature peu à peu jusqu'àexploser dans le vide. Aboutissement du processus de ralentissement et de soncontraire (l'individuation), un simple chant confié aux cuivres mène enfin lasphère en pleine lumière. Et le magma informe s'est ainsi transmuté en un ordretout aussi statique.