String Quartet n°3

Sous titre
in 9 movements
Catégorie
Musique pour cordes
Quatuor à cordes
Musique de chambre sans direction
2013
Compositeur(s)
Instruments
Violon
Violon
Violon alto
Violoncelle
Numéro
1
Durée
25 min.
Effectif

Quatuor à cordes

Comment
Commande de la Fondation Serge Koussevitzky et de la Bibliothèque du Congrès de Washington et du Pro Arte Quartet pour son 100ème anniversaire.

Création le 01/03/2014 à l'Université du Winconsin-Madison (USA)


Date de création
Programme

Note de programme

String quartet n°3 (2013) – Benoît Mernier

 

Mon 3ème Quatuor à cordes a été composé à lademande du Pro Arte Quartet qui souhaitait célébrer son 100èmeanniversaire en passant commande à plusieurs compositeurs américains et à un compositeurbelge en souvenir des premiers membres de ce prestigieux quatuor issus duConservatoire de Bruxelles.

 

Cette œuvre fut écrite juste après la composition de mon 2èmeopéra « La Dispute » d’après Marivaux, créé en mars 2013 à l’Opéraroyal de la Monnaie à Bruxelles. L’écriture d’un opéra dans la vie d’uncompositeur est une aventure singulière. Une œuvre en devenir vous habitel’esprit pendant de très longs mois (2 ans dans mon cas) et chacune des notesque vous écrivez a un rapport avec une dramaturgie théâtrale précise, votremusique est reliée en permanence à un texte, la forme musicale est en liaisonavec une action scénique… Passer ensuite à un autre projet compositionnel, telqu’un quatuor à cordes, n’est pas simple : plus de livret, plus de personnageà faire vivre, plus de ligne de chant, … Il faut retrouver une autre manière deconcevoir et de créer. Pour ce faire, j’ai voulu, en écrivant ce quatuor àcordes, rompre totalement avec la forme opératique et assumer pleinement lechangement de genre.

 

Mon quatuor d’une durée d’environ 25’ est composé de 9courts mouvements, faisant chacun entre 50 secondes et moins de 5 minutes – monopéra durait presque 2 heures en une seule traite – ; il n’y a aucunprogramme qui inspire la musique : pas de texte donc, pas d’idée autre quela musique elle-même – on peut donc parler de « musique pure » enopposition à une « musique programmatique ».

La dramaturgie musicale de mon quatuor se trouve plutôt dansla forme. J’ai essayé d’inventer une forme linéaire et donc discursive enl’organisant paradoxalement en petites unités (9 parties). Ces unitésentretiennent entre elles des rapports particuliers et variés qui tentent defaire sentir à l’auditeur une grande forme homogène au-delà des arrêts entreles mouvements – cependant 4 mouvements s’enchaînent sans discontinuité :le 3 avec le 4 et le 8 avec le 9.

C’est seulement quand l’œuvre est terminée que l’auditeur enreconstitue la forme générale ; comme si l’on regardait un tableau de tropprès, que l’on n’en distinguait que les détails et puis, que l’on se reculaitpour en percevoir alors l’ensemble, c’est à dire, le rapport des personnagesentre eux, le jeu des couleurs, des lignes et des perspectives du tableau, ensomme ce que le tableau raconte…

 

Il y a un jeu dans chaque mouvement qui propose tantôt lasensation d’une pièce fermée sur elle-même (le 7ème mouvement parexemple pourrait être une pièce indépendante du reste) tantôt plutôtouverte : le 3ème mouvement par exemple s’ouvre très clairementsur le suivant, le 4ème mouvement est ouvert sur les mouvementsprécédents, le 5ème est quant à lui ouvert sur le silence.

Certains mouvements du début seront développés plustard : le 2ème très court sera amplifié dans le 8ème ;le dernier mouvement reprend et développe le 3ème. Une partie peutavoir une fonction de transition ou de parenthèse ou à d’autres moments unmouvement peut avoir une fonction plus autonome faisant apparaître des idées etdes gestes musicaux nouveaux et propres à ce mouvement (3ème et 5èmemouvements).

 

Ce jeu entre les mouvements cherche à créer une formed’ambiguïté temporelle : faire perdre à l’auditeur la réalité du tempschronologique : ce quatuor paraîtra-t-il long ou court ?...

 

Le traitement instrumental est également diversifié :chaque instrument peut changer de rôle à tout moment ; dans certainspassages, la texture peut sembler tout à fait homogène – chaque instrumentparticipant au même titre que les autres à l’élaboration de cette texture (5ème mouvement) ; à d’autres moments un instrument peut êtresoliste, se dissocier pour esquisser ou développer un motif repris éventuellementpar la suite par un autre instrument (par exemple, dans le 2èmemouvement l’alto joue en solo dans le grave accompagné par une texture detrilles jouées par les 3 autres). A certains moments on pourrait croire que lequatuor se démultiplie en plusieurs quatuors, à d’autres moment, il est traitécomme un seul instrument.

 

Ce quatuor est une commande du Pro Arte Quartet et de TheSerge Koussevitzky Music Foundation in the Library of Congress and dedicated tothe memory of Serge and Natalie Koussevitzky.

 

Benoît Mernier, octobre2013

Audio
Partitions
Comment38.15 Ko
Présentation61.57 Ko
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